dimanche 6 juillet 2008

Marre de la télé ? Pas si vite.

La télévision, c'est merveilleux. J'en ai besoin pour me nourrir d'actualités, de reportages, d'images, de divertissements même, mais elle m'insupporte tout à la fois.
J'ai en permanence envie de reprendre une formule impropre, une accentuation, une approximation, une exploitation éhontée de séquences en boucle au profit de l'audience, de la consommation ou d'une visée partisane. Bref, je la souhaiterais souvent en panne...

Quel bonheur jeudi soir, elle marchait ! A la place d'une énième rediffusion ou série, Thérèse est tombée sur les images de la libération inattendue de Ingrid Bétancourt. Miracle ! Nous voilà rivés à l'écran, soufflés par la précision des mots, la fluidité des choses. Cette femme, à peine sortie de son enfer, était ravissante ; elle nous ravissait et m'ôtait tout esprit d'éternel contempteur.

A défaut d'avoir retranscrit aussitôt cette rare impression, j'ai trouvé sur un blog (1) des mots qui auraient pu être les miens. J'ose les emprunter, tant ils me semblent appropriés :

"Ingrid Bétancourt est habitée. Elle porte en elle une paix et un calme incroyables. On l’imaginait presque mourante descendant de l’avion, une victime ayant subi une détention terrible et des conditions d’humiliation profondes. On la découvre, sereine avec la force de celle qui a été transformée par l’épreuve et qui en sort grandie.

Elle répond, posée et souriante, à une heure de conférence de presse sur le tarmac. En quelques mots, on devine son étoffe. Il n’y aucune haine, aucune rancune dans son regard. Une force morale extraordinaire.

Les journalistes lui posent de vraies délicates questions sur la politique, son choix de visiter ce village qui a conduit à son enlèvement. Elle y a pensé, elle ne regrette rien et pense que telle était son destin et quand elle le dit, on la croit, cela se voit.

Ingrid dit des mots comme s’ils étaient déjà écrits. Son calvaire, elle semble en avoir déjà mis à distance. Elle est là, elle pense au futur et remercie chacun. Ce que nous avons vu en direct est rare, profondément rare, nous avons vu un être humain digne qui nous montre le meilleur de nous, même en sortant de l’enfer.

Bienvenue, bienvenue Ingrid, bienvenue chez nous".

Le surlendemain, même chose à son arrivée sur le sol français ! Il émane d'elle tant de grandeur, de distance, de justesse dans ses propos et dans son attitude que le Président s'est senti obligé de se grandir. Inouï. Pour être à la hauteur, il réplique par un petit discours sobre, juste, sans facilité, ni forfanterie. Bref, enfin un discours de Président ! Nouveau miracle, vrai miracle. Habitée ? exaltée, Ingrid Bétancourt ? Non, non. Une sainte, vous dis-je !
Et si l'on gardait encore un peu la télé ?
Zarafouchtra

Documents : Le retour d'Ingrid Bétancourt en France (Le Monde.fr - Màj le 04.07.08 - 18h04). Pour consulter, cliquez :
http://www.lemonde.fr/web/panorama/0,11-0@2-3222,32-1066601,0.html
3 rubriques
- Les larmes de joie d'Ingrid Bétancourt
- L'arrivée sur le sol français
- Nicolas Sarkozy : "C'est toute la France qui est heureuse"

(1) – Mémoire vive.TV : www.memoirevive.tv/categorie/blog/ – 3 juillet –

1 commentaire:

  1. Bô moment d'émotion en effet !
    ça ne m''étonne pas ke cela t'émeuve... elle a dit les mots justes "ma douce France" avec une telle douceur justement : Formidable.

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