jeudi 3 juillet 2008

Au fil des jours ... 24 juin : Vélo vert en Bourgogne ...

Heurs et bonheurs de la Saint-Jean ? La douceur de la température est parfaite ce matin-là, le soleil est présent mais très faiblement voilé, les vélos roulent à la file indienne ; une dizaine de cyclos, tous retraités mais tous affutés pour les 140 km annoncés par le chef de route ! L'allure est soutenue, l 'effort modeste néanmoins car le profil d'étape est presque plat. Passée La Clayette, voici Charoles puis Palinges où une brioche partagée ressource l'équipée. On longe ensuite le canal du Centre ; l'eau est paisible, c'est à peine si l'on entend les bateaux tracer leur voie ; la petite route est aussi tranquille, les senteurs de foin montent des prés, les coquelicots et les bleuets rappellent l'enfance. L'esprit vagabonde et chacun apprécie le privilège du jour.
Arrive la voie verte qui emprunte l'ancien chemin de halage : on passe Paray le Monial, on croise quelques promeneurs, randonneurs, rollers mêmes. Tout baigne, Digoin approche et patatras, me voici "cul par dessus tête" comme l'écrivait si bien ce cher Montaigne ! Nul n'a rien vu, tous ont su pourtant m'éviter avec habileté.
Changement d'antienne ! c'est désormais heurts et malheurs qu'il faut écrire ; heurts et pleurs, tellement le choc m'a coupé le souffle, brisé une ou deux côtes et luxé le pouce. ..
Et que penser des voies vertes prétendues sécurisées, moi qui viens d'être victime d'un piquet de la barrière de protection ? Avec le même petit écart, côté gauche, c'était le plongeon dans le canal. En dépit de la température d'été, j'ai mieux fait de ne pas tenter l'expérience.
Tiens, ça me rappelle la précédente chute de VTT du côté du col du Pavillon, il y a presque deux ans. "Casse-cou" disait ma mère qui s'est toujours désolée de mon côté déraisonnable. Quoi ? Deux chutes, deux ans : si l'on veut bien établir le rapport aux 8000 km parcourus, c'est un pourcentage raisonnable, non ?
Rafraîchi contre mon gré par "Robert le diable" et conseillé par "Paulo la science es pharmacopée", j'ai repris la route vers l'auberge de Vindecy. Soudain plus de fleurs ni de senteurs, que des douleurs ! Seul l'apéritif offert en l'honneur de la Saint-Jean par notre ami le bien nommé, sut redonner des couleurs au groupe.
Thérèse appelée au secours me permit de terminer le parcours en voiture. Et le soir, j'étais présent, en "gentleman-cabrioleur", au diner prévu pour clore la journée. Ce fut un nouveau moment de sympathie partagée ; envie d'amitié et de compagnonnage certes, mais surtout "besoin de vélo" selon la belle formule de l'écrivain Paul Fournel. Les bobos seront bien vite oubliés ; je maintiens donc ma première impulsion : heurs et bonheurs de la Saint-Jean !
Zarafouchtra

Paul Fournel : "Besoin de vélo" (Le Seuil - 2001)




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