mardi 29 juillet 2008

Au fil des jours ... 8-11 juillet : la Grangette

C'était il y a plus de trente ans ... nous avions donné un coup de mains à Albert et Christiane pour reconstruire une vieille ferme, brûlée, abandonnée. C'était l'époque où nombre de citadins, retrouvant leurs racines terriennes, voulaient repeupler les campagnes désertifiées et leur redonner vie. Beaucoup ont lâché prise au bout de quelques années. Albert et Christiane ont persisté. Ils viennent régulièrement à "la Grangette", où ils y ont tissé des liens, où ils y trouvent la tranquillité paysanne, des paysages naturels et des lieux de nouvelles découvertes à vélo ou à pied l'été, à ski lorsque les Mézenc est revêtu de ses épaisseurs de neige.
Nous y étions revenus quelques fois, mais avec les années nos souvenirs s'étaient estompés et les évolutions successives de la maison nous avaient échappé. Plaisir des amis retrouvés, plaisir des lieux transformés ...

De Beaudelaire, ils ont en tout cas conservé le goût de l'invitation au voyage : "Songe à la douceur, d'aller là-bas, vivre ensemble ! -dit Beaudelaire- au pays qui te ressemble !" Au pays qui leur ressemble : au coeur d'une Ardèche rustique et belle, rude et généreuse, verte et colorées de fleurs et de senteurs.
Et pour poursuivre avec le poète, si l'on sait écouter et contempler : "Là, tout n'est qu'ordre et beauté, luxe, calme et volupté."
Calme et volupté dans un luxe minimal, frustre parfois, mais tout intériorisé. Luxe d'un mode de vie choisi, d'un partage amical permanent avec les copains ou la famille. La Grangette, c'est un carrefour habité, un courant d'air tant y passent de visiteurs invités ; une auberge espagnole où vous ne manquerez de rien. Pas même des récits et des rires sans fin d'Albert, ni des histoires de voyages de nos éternels globe-trotters, chevauchant leur VTT de Lyon à Istambul, de l'Arizona au Québec !
C'est donc à vélo que nous avons sillonné ensemble quelques routes alentour, pour découvrir quelques lieux privilégiés.
D'abord le chateau de Rochebonne surplombant la vallée de l'Eyrieux, entre Saint-Martin de Valamas et le Cheylard, et se découpant sur l'horizon de la chaîne des sucs où dominent le Mézenc et le Gerbier de Jonc.

(pour détailler, faire un clic sur la photo)
Là quelques ruines datant de la fin du XIe siècle laissent imaginer la vie au pied du chateau de la belle Arnaude et de Bertrand de Rocha Bonna ! Devenu enjeu des convoitises lors des guerres de religion, il fut envahi, pillé, détruit... Aujourd'hui, des passionnés d'histoire locale et de patrimoine s'efforcent de préserver les vestiges et de reconstruire quelques murets. Méthodiquement les blocs de pierre taillés reprennent la place qu'ils avaient perdu depuis des siècles.

Puis le lendemain, montée sur le plateau de Faye sur Lignon. Une belle "bosse" de 13 kilomètres, pour atteindre la fraîcheur, malgré le soleil, et les senteurs de la flore épanouie. Bientôt on arriva à Saint-Front : le lac de cratère, aux eaux claires et pures, puis le village haut perché avec son église romane, aux pierres grises ou noires nées du volcanisme alentour.
Et tout au long de la journée, les nuances de vert qui se superposent : le vert des fayards, celui des sapins et autres résineux, le vert des bouleaux, celui des marronniers, celui des prairies parsemées de toute la palette des couleurs.
Un régal, loin de tous les encombrements des autoroutes. Mais pourquoi vont-ils tous dans cette galère ?
Zarafouchtra


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