1ère étape - Prendre cinq copains (1), cinq vététés et cinq sacs à dos -petits ou gros !- que vous mélangez et faites mijoter 1 heure 45 dans le TGV. Rouler
2e étape. Prolonger selon le même principe, après avoir vérifié le parcours. Eviter le G.R. et s’engager sur un chemin plus ou moins balisé ; s'informer auprès d'un autochtone et suivre la piste sans issue qu'il vous recommande. Grimper, pousser le vélo puis porter le vélo ; suer sang et eau, grimper encore de rocher en rocher à 15 ou 18% même. Insister lourdement, se griffer aux taillis et répéter à voix haute plusieurs fois : "elle est pas belle la vie ?!". Laisser le premier « dégonflé » renoncer et faire demi-tour. Lui dire tout de même "à ce soir au gîte". Poursuivre héroïquement, par une voie non explorée, la face nord-ouest du Mourre-Nègre et enfin reconnaître piteusement que votre vétété refuse de vous suivre. Ne pas abandonner sa monture, la suivre sur la descente jusqu'à la route et, en sifflotant pour donner le change, visiter les villages provençaux les plus pittoresques, les châteaux les plus anciens, les fontaines les plus fraîches. A l'arrivée au gîte de Vitroles-en-Lubéron, prendre un air dégagé pour faire partager vos découvertes touristiques, bien plus savoureuses que ce que l'organisateur avait imaginé.... Avant d'éteindre les lumières, rêver à la belle marinade du lendemain !
3e et 4e étapes. D'abord laisser la pluie tomber abondamment, violemment, longuement et laisser mariner vos illusions une grande partie de
5e étape. Avec un soupçon de culot, ne pas hésiter à crever sa roue arrière pour apercevoir l’ombre furtive d’Emmanuelle quelques instants encore, tandis que Roger écrase une larme sur sa joue. Désormais il suffit de suivre le grand braquet de Maurice, mijoté à la sauce « aujourd’hui, ça descend jusqu’à l’arrivée ! ». Au bas de la première combe, bien suivre le G.R. en remontant jusqu’aux crêtes à travers bois et cailloux. Avancer debout sur pédales ; en cas de perte d’équilibre ne pas relâcher le vélo qui pourrait descendre dans le ravin ! Profitant du soleil, porter à ébullition : au-delà de 65 ans, confier son sac ou sa monture à Roger. Si Maurice reste plongé perplexe dans ses cartes, ne pas hésiter à pimenter le parcours : perdre le sentier balisé et délaisser le chemin de crêtes ; plonger vers le ruisseau du bas, remonter et redescendre à plusieurs reprises. Pédaler ainsi jusqu’au râle ultime du plus contestataire du groupe ! Là, soit jouer la solidarité soit repasser par la case « engueulade ». Et dès que la route croise votre chemin, sans hésiter, foncer vers la gare de l’Isle-sur-Sorgues. Faire bonne figure, égoutter votre mauvaise fatigue et ajouter une pincée de sucre, pour tenir le coup jusqu’à Lyon. Au bar-terminus de la Part-Dieu : faire revenir aux petits oignons vos rigolades et plaisirs partagés, couper en fines lamelles vos meilleurs souvenirs, faire monter les blagues en neige puis laisser mousser fortement la bière avant de la déguster jusqu’à la goutte de l’adieu.
Mettre le couvercle pendant un an dans l'attente de la prochaine rando. Peaufiner un nouvel itinéraire, poivrer légèrement moins les dénivelés, puis laisser mijoter au four avant de servir à point. C'est meilleur réchauffé !
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(1) Si le sixième qui a préparé la randonnée est atteint d'une appendicite aiguë, vous le laissez à l'hôpital et vous partez à l'aveuglette, si possible même sans carte au 1/25000e !
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