mercredi 20 août 2008

Trésors de Bourgogne


Au gré de nos pérégrinations estivales, encore une fois nous avons parcouru la Bourgogne du sud, pour une plongée dans l'histoire d'Autun, cette ville fortifiée dont le nom originel célèbre l'Auguste empereur du 1er s. avant J.C.
Chronologie oblige, histoire gallo-romaine d'abord : dans un cadre de verdure apaisant et accueillant, demeurent encore les vestiges du prestigieux théâtre antique aux 20 000 places, le plus grand espace de jeux construit par les romains en Gaule ! Aujourd'hui encore il peut contenir 12 000 spectateurs pour des spectacles qui, en été, font revivre les valeureux combats des Eduens révoltés.
Histoire romane ensuite, qu'illustre majestueusement la cathédrale Saint-Lazare, enjeu de rivalité avec Vézelay pour l'évêque d'alors. Mais de roman, il ne reste essentiellement que le tympan du portail central : ciselé en 1135, il témoigne du talent et de la foi de son auteur, notamment de la vitalité des pierres, de la finesse des attitudes, du plissé des vêtements de tous ces personnages aux yeux rivés sur la mandorle du Christ en gloire.

Puis c'est au musée Rollin que nous avons retrouvé l'ensemble des trésors conservés ; avec un petit faible cependant pour cette merveilleuse sculpture représentant la Tentation d'Eve, à la sensualité naturelle.

Mais à quelques dizaines de mètres, plus bas dans la rue, un bonheur de sculptures bien contemporaines celles-ci. La petite boutique de Marie-Noëlle Grange nous ouvre ses portes et son charme. Quelques moments sympathiques d'échange pour apprécier justement les gracieuses femmes de l'artiste : "les copines", "les insouciantes" et toutes les autres avec leurs rondeurs, leur finesse ; que de grâce dans l'art de la mise en scène !

A l'avance on se faisait un plaisir de traverser le parc naturel du Morvan. Hélas la fraicheur du temps et l'absence de lumière sous les branches nous ont conduit à aller voir plus loin. On est arrivés, non par hasard mais sans clair dessein, à Chateau-Chinon visiter le Musée du septennat ; musée créé pour rassembler les cadeaux offerts au Président Mitterrand lors de rencontres d'états ou de sommets diplomatiques. Ce fut une vraie surprise par le nombre et la qualité des œuvres exposées -ce que le citoyen de base n'imagine pas spontanément !-. Sans oublier l'intérêt architectural des espaces mis en jeu pour les salles exposant les cadeaux du second septennat.
Sans la polémique autour des diamants de Bokassa remis au président Giscard d'Estaing, ce musée aurait-il vu le jour ? En tout cas, n'est-ce pas normal de remettre à la disposition des français ce qui fut offert au premier d'entre eux dans l'exercice de ses mandats ? François Mitterrand le pensait ainsi ; il l'écrit même, sans oublier au passage de nous gratifier d'un subjectif imparfait, certes suranné mais si voluptueux.

Zarafouchtra

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