mercredi 12 janvier 2011

Un cercle pour ne pas tourner en rond

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En 2007-08, j'avais souhaité la création d'un cercle de passionnés, comme lieu de paroles où l'art serait la nourriture essentielle, mais aussi le social voire le politique. Littérature, cinéma, expositions, théâtre, musique, tout pourrait servir à l'énoncé du plaisir, de la découverte et du partage. Controverses, mouvements sociaux, décisions des pouvoirs, dossiers de magazines, voilà de quoi alimenter des débats amicaux. Sans négliger l'agrément des rencontres et la convivialité, au sens étymologique du mot.

Ce blog avait même été pensé pour devenir le support de ces rencontres qui auraient raconté nos émerveillements ou nos indignations. Dès ses premières pages, il a servi à énoncer ce projet et les règles qui pourraient le faire exister et durer.

Plusieurs amis m'avaient soutenu, encouragé même, mais personne ne s'engagea précisément derrière l'initiative, qui ne vit pas le jour. C'est en parlant, il y a quelques mois, de cette idée sans lendemain, que je trouvai quelques personnes qui vivaient une expérience semblable. Elles avaient créé en 2008 un Cercle de lecture ; un couple d'amis avait servi de base, d'autres s'étaient rassemblés : une dizaine de personnes désormais -toutes du Charluais-Brionnais- se réunissaient régulièrement -à la fréquence mensuelle- pour discuter d'un livre choisi à l'avance et partagé par tous.

Certes la cible des sujets était moins élargie que celle que j'avais pu imaginer mais elle conduisait à la même démarche de rencontres et de débats, de rencontres pour débattre. Reprenant la même idée : chacun reçoit à son tour, le repas, préparé par la contribution de tous, sert de préambule, de mise en forme avant la discussion.

Quelques mois plus tard, au gré d'inattendues défections, nous avons été sollicités pour rejoindre le groupe. Ce fut avec plaisir, presque empressement que nous avons fait connaissance des habituels convives, gourmands de romans ou d'essais et gourmets de commentaires acidulés parfois, pimentés souvent.

La reprise d'octobre a permis de définir le menu que l'on se servirait au cours de l'année. Chacun apporta quelques 2 ou 3 suggestions de lectures ; il était possible de faire son marché parmi l'actualité littéraire, les reprises d'ouvrages, les auteurs méconnus ou au contraire célèbres. Le programme démocratiquement retenu fit apparaître un ensemble hétéroclite mais divers et riche de futurs échanges. C'est ainsi qu'on s'est aussitôt plongés dans des lectures auxquelles le Cercle laissait espérer une saveur renouvelée.








Le prix du livre Inter de 2008, de Henri BAUCHAUD -Le boulevard périphérique- fut choisi pour premier objet de joutes en novembre. Peut-être un jour, ferai-je la narration du combat, pardon du débat, qui ne fut pas totalement à fleurets mouchetés. Ni vainqueurs, ni vaincus certes, mais la satisfaction d'avoir ferraillé pour analyser l'essentiel du parfum enfoui et apprécier au-delà du "degré zéro de l'écriture" simplement "le bruissement de la langue" et "le plaisir du texte", selon les bons écrits du regretté Roland Barthes.


Depuis, une autre séance eut lieu en décembre. Cercle de qualité et non cercle vicieux. Ce fut pour débattre de plein de choses, insignifiantes et essentielles à la fois, celles qui font exister les êtres, qui construisent ou défont des couples, des vies, bref "les choses" de la vie qu'a su nous léguer, sans nous encombrer, le brillant esprit de Georges PEREC. (Prix Renaudot 1965)

Alors ? Bientôt le prochain Cercle ?

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